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 Gens du voyage : la chasse aux sorcières

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Olivier 75
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Olivier 75


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MessageSujet: Gens du voyage : la chasse aux sorcières   Gens du voyage : la chasse aux sorcières EmptyMer 23 Nov à 16:49

LA CHASSE AUX SORCIERES
article de Dounia Zebid in Politis février 2003

Extraits:

Le projet de loi Sarkozy sur la sécurité intérieure, adopté le 28 janvier à l’Assemblée nationale, n’a pas épargné les gens du voyage. L’article 19, taillé sur mesure, vise explicitement cette catégorie de la population française encore imperméable aux mœurs sédentaires et s’en prend à leur mode de vie. Ses effets se font déjà sentir dans certaines communes, tandis qu’un mouvement de solidarité se met en place.


Sur le bord d’une nationale, se trouve le terrain des fêtes de l’île Marante. Il est grillagé et entouré des complexes sportifs - piscine, patinoire et gymnase - de la ville de Colombes (92). Les quelque quarante caravanes qui y stationnent sont le fief des familles Garcia et Adelle, musiciens et maraîchers, manouches et gitans. La femme de Louis Adelle, manouche de France et représentant, aux côtés de Joseph Garcia, de son groupe de voyageurs, est une yéniche, du nom de ces voyageurs d’origine non tsigane. Louis Adelle ne pouvant converser en manouche avec sa femme, il lui parle en français. M. et Mme Adelle ne sont ni sans-papiers ni roumains, ils sont français depuis plusieurs générations.

Les premiers manouches sont arrivés en France au XVe siècle. Mais la République sédentaire n’a reconnu leur mode de vie itinérant qu’en 1978, en étiquetant ces populations « gens du voyage ». Une loi, qui porte le nom de l’ancien ministre socialiste du Logement, Louis Besson, fait même obligation aux communes de plus de 5 000 habitants d’installer des aires d’accueil pour les gens du voyage. Mais de la théorie à la pratique, il y a un monde.

« Il semble qu’il faille casser pour obtenir une autorisation, alors que le maire devrait nous trouver un emplacement », déplore Louis Adelle. « Et on va dire que les gens du voyage cassent tout », soupire-t-il. Cet homme d’une quarantaine d’années a l’habitude des terrains provisoires. Mais parfois le provisoire dure : cela fait sept ans que, chaque année, les familles Adelle et Garcia doivent renouveler la convention à tout moment révocable « de mise à disposition d’une partie du terrain des fêtes de l’île Marante » de Colombes pour leurs caravanes. « Au début, quand il pleuvait, tout le monde était dans la boue », jusqu’à ce que les familles installent à leurs frais des graviers... Louis Adelle n’a jamais vu une aire d’accueil. En Ile-de-France, la situation est critique : les besoins sont estimés par la préfecture à 6 000 places de caravanes et les terrains existants n’en fournissent que 550. Une des conséquences de cette pénurie est l’appropriation des aires par les familles qui parviennent à s’y installer. Dans ces conditions, le stationnement provisoire s’impose, si l’on ne veut pas être condamné à voyager à perpétuité.

Au gré des expulsions
On vit alors dans l’aléatoire, aussi bien pour le temps de séjour que pour la destination. Mais rien à voir avec cette « vie de bohème » qui fait parfois rêver les sédentaires en mal d’évasion. Les motivations du départ sont bien souvent imposées et les déplacements se font au gré des expulsions. Les gens du voyage sont soumis au bon vouloir des autorités et des élus, qui s’insurgent dès qu’il y a stationnement illégal mais ne semblent pas préoccupés par l’absence d’aires d’accueil sur leurs communes. Pourtant, seules un tiers des communes ont rempli leur obligation et la moitié des aires seraient non conformes aux normes techniques, relevant plutôt de l’espace de relégation.

Département interdit
Le département des Hauts-de-Seine a la réputation, chez les voyageurs, d’être un département « interdit ». Un voyageur d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) se souvient : « Le 92, c’est la haute société. En cas de stationnement, les forces de l’ordre vous escortent, ils vous barrent toutes les routes, ils vous font sortir. C’est comme si on allait se mettre sous la Tour Eiffel ! » Les familles Adelle et Garcia font partie des rares à avoir réussi à braver cet interdit et à avoir obtenu une sorte d’autorisation provisoire de séjour. La convention qui les autorise à occuper le terrain des fêtes prend fin au 31 mars de chaque année : « Chaque fois, je tire sur la corde », avoue Louis Adelle. Cette échéance pousse à un départ prématuré, qui interrompt brutalement la scolarisation des enfants du campement. Les deux familles voudraient que leur terrain provisoire devienne une aire d’accueil officielle.

C’est dans ce sens que Louis Adelle et Joseph Garcia bataillent, au sein de la commission départementale consultative des gens du voyage du 92. Cette commission, prévue par la loi Besson de juillet 2000, réunit « des représentants des communes, des représentants des gens du voyage et des associations intervenant auprès des gens du voyage » et doit être associée à la mise en oeuvre du schéma départemental qui décide des modalités d’aménagement des futures aires d’accueil. En théorie. Non contente de refuser la requête des deux représentants des gens du voyage au sein de la commission - au prétexte que le terrain n’est pas fait pour être aménagé -, la mairie semble avoir décidé seule de l’emplacement de la future aire. Quelle n’est pas la surprise de M. Adelle lorsqu’il apprend qu’une maquette a déjà été dressée ! Voilà donc en quoi consiste la « consultation » des gens du voyage ! Quand d’autres ne s’approprient pas leur parole, ce que beaucoup de voyageurs reprochent aux commissions. Quant à l’emplacement de la future aire : une parcelle enclavée entre une école, le mur de l’hôpital de Nanterre (mitoyen de Colombes) et le tracé d’un futur tramway ! Le tout pour la modique somme de 4 600 000 euros ! D’après Louis Adelle et Joseph Garcia, il n’y aurait pourtant qu’à installer des douches et des sanitaires sur le terrain que les deux familles occupent depuis 1995...
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